Nicolas Fargues: y’en a point comme eux…

FarguesLe narrateur, la quarantaine désillusionnée, vient de publier un essai sur la France et les Français, ce «peuple exceptionnellement conservateur, frileux, paresseux, infantile, hystérique, individualiste, arrogant et égoïste». Invité pour un colloque en Russie, ce professeur de sociologie en profite pour draguer une jeune étudiante: seuls les ébats sexuels semblent encore l’intéresser, lui qui n’attend plus de sa vie qu’«un ou deux projets professionnels, peut-être. Et, surtout, qu’on me foute la paix.»

Nicolas Fargues manie avec férocité l’observation ironique. La trame de son roman peut laisser le lecteur sur sa faim, avec un narrateur qui véhicule pas mal de clichés sur le mâle quadragénaire cynique, mais l’auteur de J’étais derrière toi fait preuve d’un humour réjouissant dans sa charge contre ses compatriotes. Qui n’auraient pour inspiration profonde que «les loisirs et les plaisirs de bouche: un p’tit resto, un p’tit ciné, un p’tit café, une p’tite balade, un p’tit week-end, un p’tit bordeaux, un p’tit dessert, etc.» Et le roman de prendre la forme d’un pamphlet hilarant, qui s’attaque aussi bien au cinéma français (qui n’aurait rien inventé depuis les frères Lumière), qu’à la barbichette de Cyril Lignac ou aux «fêtes de quinquagénaires», quand tout le monde chante La danse des canards

Par Eric Bulliard

Nicolas Fargues, Au pays du p’tit, P.O.L. 240 pages

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