Voilà, il est revenu, l’homme qui va sauver les vraies valeurs à la française, l’homme de goût en charentaises et béret, le seul, l’unique et sans complexes Superdupont. Il faut dire que les temps ont été difficiles pour cette parodie de super-héros à l’esprit franchouillard, après le décès prématuré de son premier dessinateur Alexis, puis sa «récupération» par le Front national au début des années 1990 dans un détournement de sens pour le moins osé et malheureux. Le Superman en marcel a alors préféré prendre la tangente.

$Vingt ans plus tard, le trop rare Gotlib se remet à l’écriture, avec Karim Belkrouf et Boucq, qui assure également les dessins. Cette fois, exit l’anti-France qui pourrait encore être détournée, bonjour le Pape des ténèbres, un être méchant parce qu’il est méchant. Et, surtout, Superdupont est papa d’un fils digne de lui, un bébé qui promet beaucoup pour l’avenir de la France éternelle. Bien entendu, la déconnade prend le dessus à chaque planche et la verve caractéristique de Gotlib est toujours un gage de qualité et d’autodénigrement positif. Néanmoins, ce retour prend la forme d’un tour de chauffe: on attend du prochain tome déjà annoncé un peu plus de surprise.

Par Romain Meyer

Gotlib, Boucq et Belkrouf, Superdupont renaissance, Dargaud