Dans la peau de Kadhafi, dictateur déchu, fou, traqué

KhadraLa mode dure depuis quelques années: en cette rentrée littéraire, on ne compte plus les livres qui mettent en scène des personnages historiques. Yasmina Khadra (auteur à succès de L’attentat et de Ce que le jour doit à la nuit) a choisi de se glisser dans la peau de Mouammar Kadhafi. Tout est dans le titre: La dernière nuit du Raïs évoque les ultimes heures du dictateur libyen.

Sous la plume de l’écrivain algérien, Kadhafi devient un monstre shakespearien, violent et mégalomane, drogué et érotomane. Dans son univers en déliquescence, alors que les bombardements s’approchent de son refuge, il revit des bribes de son passé. L’exploration de ce psychisme détraqué fascine, même si l’écriture de Yasmina Khadra paraît souvent bien sage pour embrasser cette folie dans toute sa dimension. Et, comme toujours chez lui, les images fulgurantes («un millier de singes hurleurs déferlent sur moi telle une crue de bave») côtoient des phrases certes soignées, mais presque scolaires: «A la lumière troublante des cierges, qu’accentuent les tentures masquant les fenêtres, l’endroit m’attriste davantage…»

Par Eric Bulliard

Yasmina Khadra, La dernière nuit du Raïs, Julliard, 216 pages

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