François Debluë: la beauté et la justesse

DebluëDes aphorismes, des notes de voyages et de lecture, des anecdotes, mais aussi des sourires et des doutes: avec Lyrisme et dissonance, François Debluë lève un coin de voile sur son cheminement artistique, sa quête de beauté et de justesse. «Travailler au plus juste de soi pour atteindre au plus juste de l’autre», écrit-il. D’où une méfiance envers l’hermétisme et la facilité: «Il se croit poète parce qu’il procède par allusions. Il est tout simplement confus.»

Cette suite de réflexions et d’observations personnelles montre le poète vaudois (dont les premiers livres, Lieux communs et Faux jours, parus en 1979 et 1983, se voient réédités en un volume de Poche Suisse) attentif au monde et aux mots. Etonné, émerveillé, parfois perplexe, il réagit avec finesse à la relecture des auteurs aimés, à l’écoute de Schubert ou de Mozart, à la vue d’un tableau, d’un paysage d’Italie, de Bretagne ou d’Ecosse. Sans pédanterie, avec une érudition modeste et un humour délicat, son recueil est surtout traversé par la force de l’écriture, irrésistible et naturelle: «Demander à quelqu’un pourquoi il écrit, pourquoi il peint, bref, pour quelle raison il s’obstine à composer dans l’inutile, c’est demander à la blessure pourquoi elle saigne.»debluë 2

Par Eric Bulliard

François Debluë, Lyrisme et dissonance, Editions Empreintes, 272 pages

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