Victor Cobus s’est énervé, il n’aurait pas dû. Ce soir-là, à la station-service, il heurte violemment un type qui le retardait. Pas grave: il lui suffira de changer le pare-brise de son 4×4 Defender… Alors que ce jeune trader richissime se sent intouchable, la police le retrouve et l’arrête. Voici Cobus à Fleury-Mérogis, où les gardiens lui proposent un marché: on vous remet une somme d’argent que vous faites fructifier à la Bourse et on vous évite les griffes du caïd de la prison. Son métier, Victor Cobus le continue donc pour une question de vie ou de mort… Et, naturellement, les marchés choisissent ce moment pour s’effondrer.

Journaliste d’investigation pour France 2, Pascal Martin a notamment enquêté sur le monde des traders et sur celui de la prison. Une double expérience qu’il a mise à profit pour écrire Du danger de perdre patience en faisant son plein d’essence, premier volet de la saga Le monde selon Cobus. Et ce début se révèle prometteur, tant l’on s’attache à ce narrateur, arrogant trader cocaïné et auteur de romans policiers. C’est drôle, léger, à la fois solidement documenté et bien déjanté.

Par Eric Bulliard

Pascal Martin, Du danger de perdre patience en faisant son plein d’essence, Robert Laffont / 240 pages