Jean Ferrat: sage est l’hommage

FerratQui écoute encore Jean Ferrat? Impression totalement subjective, mais, cinq ans après sa disparition (le 13 mars 2010), l’aura du chanteur ardéchois semble un rien pâlie. La chanson engagée n’a plus vraiment bonne presse, la poésie encore moins et l’on ne parle même pas de Louis Aragon ni du Parti communiste… Cet hommage arrive donc à point nommé pour rappeler qu’il est l’auteur d’une œuvre majeure.

De Patrick Bruel (Ma môme) à Raphaël (magnifique J’arrive où je suis étranger), des artistes très divers ont été invités, à l’instigation de Marc Lavoine, qui ouvre les feux avec Camarade.
Et tous paraissent bien respectueux, à l’image de Cali (La montagne), de Julien Doré (qui reprend La femme est l’avenir de l’homme sans avoir l’air concerné), du touchant Grégoire (Tu aurais pu vivre), d’un Patrick Fiori pénible (Que serais-je sans toi?) ou de Hubert-Félix Thiéfaine qui s’attaque au chef-d’œuvre Nuit et brouillard en confirmant ses nouveaux talents de vocaliste.

Même les groupes échevelés, comme Dionysos (Aimer à perdre la raison), restent bien sages. C’est encore Benjamin Biolay (en duo avec Catherine Deneuve), qui surprend le plus avec sa réorchestration toute en légèreté de C’est beau la vie. Pas grand-chose d’inoubliable, donc, mais peut-être ce respect timoré demeure-t-il le meilleur moyen de rappeler la richesse de ce répertoire.

Par Eric Bulliard

Hommage à Jean Ferrat, Des airs de liberté, Sony Music

 

Posté le par Eric dans Chanson française, Musique Déposer votre commentaire

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