11 septembre 1973, le président Salvador Allende se suicide à Santiago. Finie la liberté, finie la «voie chilienne vers le socialisme». Le pays, victime de la guerre froide, sombre dans la dictature du général Pinochet. On estime à 38000 le nombre de personnes qui seront torturées. Un chiffre certainement trop bas, tout comme celui des 3200 disparus.

Parmi eux se trouve Miguel Enriquez, secrétaire général du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et compagnon de Carmen Castillo. L’écrivain et cinéaste, exilée depuis 1974, ne remettra les pieds au Chili qu’une trentaine d’années plus tard pour recoller les fragments de son histoire.

Avec Vaincus mais vivants, Loïc Locatelli Kournwsky et Maximilien Le Roy retracent le drame chilien à travers le retour au pays de cette femme qui y a tant perdu. Jonglant entre passé et présent, recherches et souvenirs, les auteurs, dans un trait «brut», retracent avec justesse la fin d’un rêve, la violence militaire et la résistance, rappelant aussi le prix de la démocratie.

Par Romain Meyer

Loïc Locatelli Kournwsky et Maximilien Le Roy, Vaincus mais vivants, Le Lombard