Mark Levental: Genève, année 2035

mendiantCe n’est pas toujours d’une grande finesse, mais le plus souvent fort drôle. Pour son deuxième roman (après Les maux du prophète en 2011), Mark Levental nous embarque dans la Genève de 2035, où règne un conseiller d’Etat unique, autoritaire et colérique, amateur de jacuzzi. Son nom: Reto Sferic, anagramme phonétique d’un fameux politicien du MCG… Dans cette ville où l’on se ressource aux bornes à oxygène, le brave Ibrahim Balesteros est arrêté par une policière zélée, fan de «fuck metal», avant d’être expulsé en Roumanie. Il ne fallait pas se balader mal rasé comme le premier mendiant venu…

Dans Mendiant 3458, on croise encore une horde de vieux qui vivent en clandestinité (la loi prévoyant qu’on doit mourir à 75 ans, pour que les assurances santé restent saines), un policier alcoolique, une ex-star du metal devenu chanteur de charme… Mark Levental s’en donne à cœur joie et l’on manque de se perdre parfois dans ce roman échevelé. Ses comparaisons systématiques risquent en outre de lasser: «Il lui rendit un baiser tenant de la limace anesthésiée», «il essayait d’être plus cassant qu’un sablé breton», «elle chantait comme si un éléphant lui avait pété dans l’oreille». Mais avouons qu’elles sont bien trouvées et on finit par tout lui pardonner, parce qu’on a bien rigolé.

Par Eric Bulliard

Mark Levental, Mendiant 3458, Cousu Mouche

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