Undertaker, au plaisir des vers

BD undertaker couvLa promesse est audacieuse: sur un petit autocollant, on annonce rien de moins que «le plus grand western depuis Blueberry». Dur à croire. On jette un œil distrait aux auteurs: Xavier Dorison et Ralph Meyer. On doit au premier le scénario de séries aussi flamboyantes que WEST, Le Troisième testament et Long John Silver. Au second, les dessins magnifiques de Berceuse assassine. Le sourire face à l’effronterie marketing s’efface: et pourquoi pas?

Les dessins, déjà, ne sont pas sans rappeler maître Giraud. Cadrage, précision du trait, tout sonne juste. On sent la chaleur, la férocité, l’avidité d’un monde en construction où un regard pouvait déclencher un cataclysme et un peu d’or justifier tous les enfers. Et il y a l’histoire, étouffante, avec ses dialogues ciselés et sa galerie de portraits retors. Dont le «héros», Jonas Crow, croque-mort ambulant (Undertaker), un homme dangereux, au passé louche, peut-être le plus humain de tous. Et les autres, comme l’ignoble Cusco, propriétaire d’une mine et bouffeur d’or, dont le suicide va mettre le patelin à feu et à sang. C’est sombre, vif et intelligent. Comme les meilleurs Blueberry.

Par Romain Meyer

Meyer et Dorison, Undertaker, t. I, Le mangeur d’or, Dargaud

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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