Un premier roman et déjà un événement. Nous ne sommes pas nous-mêmes a suscité l’enthousiasme des critiques américains, certains le qualifiant de futur classique, alors que son auteur était placé dans la lignée d’un Jonathan Franzen. Vrai que cette saga familiale a de quoi impressionner, par ses 800 pages (qui s’avalent avec délectation) comme par le souffle dont fait preuve Matthew Thomas. Il n’a pas 40 ans, a mis dix ans à écrire son livre, pour, au final, dépeindre des personnages bouleversants d’humanité.

L’histoire se déroule à New York et dans sa banlieue, de 1941 à 2011. Fille d’immigrés irlandais, Eileen grandit auprès d’un père idole du quartier et d’une mère qui cherche dans l’alcool un remède à sa mélancolie. Elle devient infirmière, rencontre le séduisant Ed et suit son rêve américain, espérant une plus belle maison, une meilleure situation. Jusqu’à ce que la maladie frappe.

Par Eric Bulliard

Matthew Thomas
Nous ne sommes pas nous-mêmes
Belfond, 800 pages