Saint-Amand-La-Givray, 3000 habitants qui n’intéressent personne. Le narrateur, Otis, n’a qu’un rêve: devenir tatoueur. Il s’exerce sur les chiens et chats de son trou perdu. Un soir de beuverie, le jeune homme tue accidentellement Ella, la fille qui fait tourner la tête de tous les mâles du village. La mère d’Otis, patronne du bar, décide de cacher le corps au sous-sol…
Plus encore que la fascination pour le tatouage et l’histoire glauque du cadavre planqué, c’est le lien entre la mère castratrice et le fils paumé qui constitue le cœur d’Un mort de trop. Dans ce riche premier roman, Alexandra Appers dissèque froidement cette relation, avec une langue sèche, abrupte, sur des airs de rock’n’roll (les chapitres portent des titres de chansons). Elle fait aussi preuve d’un sens affûté du suspense et du coup de théâtre final, efficace bien que peu crédible. Un thriller très noir, bien barré, malsain juste comme il faut.
Par Eric Bulliard
Alexandra Appers, Un mort de trop, Ring
Notre avis: ♥♥♥