Alain Souchon, un petit tour et puis s’envole

A La Tour-de-Trême samedi soir, Souchon faisait rêver le public à sa guise. Et rêver, c’est déjà ça.

par Yann Guerchanik

Alain Souchon en concert à la salle CO2 de La Tour-de-Trême © Claude Haymoz

A aucun moment Alain Souchon n’a fait irruption sur la scène. Lorsque le public s’est tu et que l’éclairage s’est mis à briller, le chanteur était déjà là, chemise blanche et pantalon noir, enfilant aussitôt une guitare, il entonnait, l’air de rien, une première chanson comme on raconte une histoire. Un son cristallin pour un premier hymne nostalgique… quel bonheur d’entendre ce qu’on nous chante.

La voix perçait un tapis de lumières enfumées pour descendre jusqu’au public, qui sentait déjà le sang monter dans ses mains. Amassés dans la salle, les spectateurs le savent bien: Alain Souchon est là depuis toujours, ses refrains sont gravés dans les mémoires, pas besoin d’en faire trop pour captiver l’auditoire. Dès le deuxième morceau, il est rejoint par Jean-Luc Léonardon (claviériste) et Michel-Yves Kochmann (guitariste).

Des Cadors à Casablanca, en passant par Manivelle, La vie ne vaut rien, Somerset Maugham, J’ai dix ans ou encore Putain ça penche, les deux musiciens offrent des arrangements simples et modernes à des chansons qui renaissaient, débarrassées des synthés et des cliquetis d’origine. Alain Souchon appelle cela son «petit tour». Ses plus grands succès dans une ambiance intimiste, vingt-cinq chansons ce samedi soir sur la scène de CO2.

Souchon parle à son public. Pas seulement dans ses couplets. Sur scène aussi, avec sa voix en sucre.

De Voulzy à Pierre, le fiston, en terminant par François Villon… un concert exquis. Des mains qui riment Et puis Souchon parle à son public. Pas seulement dans ses couplets. Sur scène aussi, avec sa voix en sucre. Entre les morceaux, c’est un spectacle humoristique, balancé par des rires tendres et jamais poussifs. Souchon fait sourire. Quand il danse, on dirait un grand singe.

Mais l’homme n’en garde pas moins l’élégance des compositions qu’il interprète. Jusqu’au bout des doigts. Sur scène, Alain Souchon a des mains qui miment les rimes de ses chansons. C’est beau, simple et touchant. Et le chanteur finit comme il a commencé. Ni irruption ni évasion. Pour conclure le concert, une chanson douce que nous chante toujours Souchon, Allo maman bobo. Samedi soir, les gens repartaient le baume au cœur, légers et contents.

 

 

Posté le par Christophe dans Chanson française, Musique, Spectacles Déposer votre commentaire

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