Anglo-saxon

Peter Kernel: évidente efficacité pop bruitiste

kernelEt si le rock suisse se pratiquait en tandem? Après Monoski , Disco Doom ou les défunts Division Kent, au tour de Peter Kernel de prouver que le mode duo est à la mode. Formé au Tessin par Barbara Lehnhoff et Aris Bassetti, le binôme vient de publier Thrill addict, son troisième album, sans doute le plus abordable d’une discographie sans concessions.

Avec des titres à l’évidente efficacité, tels le single High fever et sa basse hypnotique ou Supernatural powers et ses guitares entêtantes, Peter Kernel marche sur les pas bruitistes des combos américains du début des années nonante, à commencer par les Pixies ou Sonic Youth. Un contraste d’autant renforcé par les voix entremêlées et finalement très pop des deux protagonistes. Même quand il tire le frein à main (Keep it slow), le duo distille des ambiances savamment lugubres et hantées par une classe à part. Au Bad Bonn, le 27 mars prochain.

par Christophe Dutoit

Peter Kernel
Thrill addict
http://peterkernel.bandcamp.com

notre avis: 3/4

 

 

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Plein à craquer, Ebullition a chanté Henri Dès à tue-tête

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Huit groupes romands et un public en délire ont rendu hommage, samedi soir, à Henri Dès, à l’occasion de ses cinquante ans de carrière.

par Christophe Dutoit

Qui aurait bien pu imaginer un jour que le public d’Ebullition chanterait à tue-tête «Pan, pan, pan, qui est là, c’est la p’tite Charlotte» ou «Je t’aime mon loup, mon gros loup, mon petit loup»? Pas grand monde, sans doute. Mais dimanche, aux dernières lueurs embrumées de la nuit, tous les spectateurs présents à cette soirée en hommage à Henri Dès sont repartis avec les yeux embués, à commencer par la star du soir, très émue à l’évocation décalée de ses cinquante ans de carrière.

Quelques heures plus tôt, la nuit avait commencé avec un Jérémie Kisling tendre et drôle dans son interprétation de «J’ai un chien gentil, mais sale / Qui a des poils mouillés partout». Seul à la guitare et à l’harmonica, il a décortiqué le secret de ces chansons, ces répétitions systématiques devenues la marque de fabrique de cet autre chanteur à moustache.

La première fois en boîte
Après cette première évocation assez fidèle, les groupes se sont succédé avec l’idée récurrente de démontrer l’étendue du potentiel des chansons d’Henri Dès. La Family-Dji a livré ses versions lyoba dub, les Neuchâtelois de KoQa ont gentiment «massacré» (c’est eux qui l’ont dit) ses comptines en de féroces airs électro beatbox. Sautillants comme des lapins en cage, The Rambling Wheels les ont gratinées selon leur recette rockabilly survolté. Le public était déjà aux abois.

Mais le meilleur était encore à venir. D’abord grâce aux Gruériens de Tyago et leur version de L’escargot (en anglais pour moitié dans le texte) et surtout de Mathieu, chanté par Mike Sciboz, une petite merveille datée de 1967, au moment où Henri Dès ne chantait pas encore pour les enfants. Même Vincent Veillon, parfait en maître de cérémonie, y est allé de sa contribution, au violon s’il vous plaît!desa

Puis, peu avant minuit, le septuagénaire est descendu du balcon pour rejoindre ce public de notables et de punks, de jeunes et de quadras, de filles en bas résille et de messieurs à moustache (stylés Movember) qui trépignait d’impatience. Accompagné d’Explosion de Caca (avec son fils Pierrick Destraz à la batterie), Henri Dès a chanté ses tubes avec cette aisance gagnée en un demi-siècle de carrière. «C’est la première fois que je joue dans une boîte», avoue-t-il à la foule en délire, après une vingtaine de minutes de concert. Vingt minutes entrées directement en bonne place dans la légende d’Ebullition, à la satisfaction émue du programmateur Flavien Droux et de l’ensemble des bénévoles du club.

«Le silence après Mozart est encore du Mozart et l’acouphène après Darius est encore du Darius», se sont ensuite dits les fans du groupe gruérien le plus en vogue du moment, à quelques mois de la sortie de son premier album (en avril, normalement). Toutes grattes dehors, les cinq ferrailleurs ont livré une version phénoménale, très personnelle et non moins influencée par les Young Gods de «la vie de la p’tite Charlotte», rejoints sur scène par les douze choristes de l’ensemble vocal féminin Callirhoé. Enfin, Coilguns a mis un terme à la soirée avec son metal punk hurlant.

Au total, une cinquantaine d’artistes ont prouvé au monde qu’Henri Dès avait beaucoup d’humour. Rien que pour ça, il lui sera beaucoup pardonné.

 

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Le rock dégingandé de Disco Doom

discodoomRares sont les groupes suisses à tourner davantage aux Etats-Unis et en Europe que dans leur pays d’origine. Disco Doom fait partie de ces exceptions réjouissantes. Après trois EP et deux albums de mélopées dégingandées et bruitistes, le duo zurichois vient de publier Numerals, troisième album d’une discographie sans pareil. Pour l’occasion, Gabriele De Mario et Anita Rufer se sont à nouveau adjoint les services de Jim Roth, guitariste de Built to Spill, groupe avec lequel ils ont taillé la route à de nombreuses reprises. à suivre…

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La chanson jazz selon le quartet Kafébleu

Les Fribourgeois de Kafébleu joueront – vendredi à Bulle – leurs versions jazzy de standards de la chanson, issues de leur premier album. Rencontre avec le bassiste Patrick Badoud.kafebleu

par Christophe Dutoit

Sans doute n’avez-vous jamais entendu pareilles interprétations de Serge Gainsbourg: La Javanaise ou Ces petits riens tout en rondeurs suaves, avec une voix féminine des plus onctueuses et des arrangements jazzy savamment revisités. Et que dire de ce Fever, le classique chanté tant par Peggy Lee, Nina Simone qu’Elvis Presley, repris dans une version lancinante, où l’on imagine volontiers une atmosphère d’arrière-cave new-yorkaise. Sans parler d’A night in Tunisia, le standard de Dizzy Gillespie, interprété façon scat plus vraie que nature… à suivre…

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Telle fut notre année 2013

Que reste-t-il des films, livres, disques, spectacles découverts tout au long de l’année? Retour sur nos coups de cœur les plus marquants.adele

par Eric Bulliard et Christophe Dutoit

Un film, un seul, suffit à rendre exceptionnelle l’année cinématographi­que. Un film prodigieux d’intensité et d’équilibre entre la puissance émotionnelle et la rigueur formelle. Palme d’or à Cannes, La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche est «le film de la semaine, du mois, de l’année, du siècle», selon Eric Libiot, critique de L’Express, qui dit rarement des bêtises.

à suivre…

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Kassette, fièvre bruitiste et mélopées dépouillées

La Fribourgeoise Kassette vernit samedi son troisième album au Bad Bonn de Guin. Avec un repérage Couleur 3 à la clé.

kassettenbpar Christophe Dutoit

«Lors de l’enregistrement du disque précédent, on se disait: “Oh! ce titre-là, je pense qu’il pourrait bien passer à la radio!” Mais, cela ne s’est jamais produit!» Du coup, quelle n’a pas été la surprise pour Laure Betris, alias Kassette, lorsqu’elle a appris que son nouveau titre, Big sur, était choisi comme repérage Couleur 3… Avec sa rythmique tribale, ses riffs lourds, sa voix aérienne et son efficacité immédiate, la chanson fait mouche dès la première écoute. «En studio, on était cette fois convaincus qu’aucun morceau ne passerait en radio… Comme quoi, on n’est jamais sûrs de rien!» à suivre…

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Pony del Sol, un premier album virevoltant

Sous le nom Pony del Sol, Gael Kyriakidis vernit ce vendredi son premier album solo. Entre pop aérienne et bricolages décalés.
Par Eric Bulliardpony
Un mélange de trac et d’impatience, «parce que ça fait longtemps que je n’ai plus joué. Je me réjouis, ça m’a manqué.» Demain vendredi 1er mars, Gael Kyriakidis montera sur la scène du Nouveau Monde, à Fribourg, pour le vernissage de son premier album. Il porte son nom d’artiste, Pony del Sol. à suivre…

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The Beauty of Gemina, gothique et acoustique

geminaFormé en 2006 autour du chanteur Michael Sele, le groupe suisse alémanique The Beauty of Gemina n’a pas encore réussi à faire son trou de ce côté-ci de la Sarine. Ce tort devrait être réparé avec la sortie mondiale de The Myrrh Sessions, un condensé de leurs quatre premiers albums d’électro-rock gothique, réenregistrés en version acoustique. à suivre…

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Underschool Element met un poing final à sa belle histoire

S’arrêter plutôt que décliner. En mal de temps et de venin, les cinq Gruériens d’Underschool Element mettent un terme à leur aventure, vendredi, au Nouveau Monde. Tout un symbole.

par Christophe Dutoit

 

On ne sait pas encore s’ils choisiront la version des Beatles ou celle des Doors… Quoi qu’il en soit, les cinq Gruériens d’Underschool Element entonneront The End, vendredi soir au Nouveau Monde de Fribourg. Ils sonneront le glas d’une aventure de onze ans, riche de quatre disques, d’une centaine de concerts, d’une tournée au Brésil et d’une indéfectible amitié. à suivre…

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Stephan Eicher, orfèvrerie fine

La cinquantaine bien entamée, Stephan Eicher a dû ressentir cet étrange besoin: faire un disque différent, mais qui sonne… comme tous les albums de Stephan Eicher. Avec L’envolée, le plus bernois des chanteurs français déçoit en bien. Car, comme toutes les dernières fois, on s’attend à ce qu’il renoue avec les muses de sa jeunesse, qu’il boucle la boucle d’une aventure débutée à l’aube de la musique électronique… On attendra encore. à suivre…

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Soften retourne à ses amours

Petit prodige du songwriting, le Veveysan Nils Aellen avait «fantasmé durant dix ans son premier album» (dixit La Gruyère du 14 septembre 2006), une perle de funambulisme écorché et fragile. Après un deuxième opus davantage orienté vers le postrock (en 2009), le jeune homme revient à ses amours premières. Dès Nightwatch, le ton est résolument à l’inverse de la gaudriole. Jolis arpèges, voix éthérée, percussions aériennes, puis déluges de guitares en arrière-plan: tout ce qui a fait l’originalité de Soften se retrouve dans son troisième disque, sorti la semaine passée. Enregistré à Fribourg en tandem avec Sacha Love, Rocket science multiplie les faux-semblants et résout quatre équations musicales par titre… Volontiers cérébrales, ses chansons déniaisent l’adage qui voudrait que la complexité soit hermétique (vous avez suivi?). A savourer goulûment avec le casque ou en concert, à Ebullition le 15 décembre prochain.

par Christophe Dutoit

Soften
Rocket science
Saïko Records
notre avis: ♥♥

Ecoutez Nightwatch

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