Deuxième épisode de notre série d’été qui évoque les anniversaires d’œuvres ayant marqué leur époque. En septembre 1991, Nirvana publie Nevermind, l’album qui a ouvert le grunge au grand public, cette salissure rock à la fois chaotique et d’une efficacité mélodique ensorcelante.
par Christophe Dutoit
En 1984, Kurt Cobain peine à échapper à son quotidien d’ado de 17 ans renfermé et traumatisé par le divorce de ses parents. Marginal sans le sou et souvent sans domicile fixe, il est tiraillé par le doute et la peur de l’avenir. Dans sa bourgade d’Aberdeen, à 170 kilomètres au sud de Seattle, ce «raté défaitiste» (tel qu’il se dépeint dans Negative creep) tue le temps, picole, découvre les vertus apaisantes de la marijuana et devient accro aux sédatifs. Son autre échappatoire, il la trouve dans le hard-rock de Black Sabbath, Kiss ou Led Zeppelin. Parfois, il traîne avec un groupe local, les Melvins, qui l’initie aux sonorités plus dures du punk américain genre Black Flag ou Flipper. à suivre…