Anglo-saxon

Tordu et distordu, le fuzz selon Monoski

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Vendredi, le duo fribourgeois Monoski vernit au Bad Bonn son deuxième album intitulé Pool party. En trente-six minutes hypertendues, Floriane Gasser et Lionel Gaillard prouvent qu’ils forment l’un des groupes les plus intéressants de la scène rock helvétique.

par Christophe Dutoit

«A 35 ans, on mène une vie normale. On a sans doute davantage de confort qu’auparavant, mais ça ne veut pas dire que nous n’avons plus le droit d’écouter de la musique fort!» Dans le salon cosy de leur maison en dessus de la vallée du Gottéron, Floriane Gasser et Lionel Gaillard ne laissent pas transparaître qu’ils se transforment – la nuit venue, une fois leur petit Colin tombé dans les bras de Morphée – en loups-garous survoltés au sein de Monoski. Un binôme guitare/batterie qui sonne comme une artillerie lourde, un tandem qui vernit ce vendredi au Bad Bonn de Guin son deuxième album, l’excellent Pool party. à suivre…

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Peter Kernel: évidente efficacité pop bruitiste

kernelEt si le rock suisse se pratiquait en tandem? Après Monoski , Disco Doom ou les défunts Division Kent, au tour de Peter Kernel de prouver que le mode duo est à la mode. Formé au Tessin par Barbara Lehnhoff et Aris Bassetti, le binôme vient de publier Thrill addict, son troisième album, sans doute le plus abordable d’une discographie sans concessions.

Avec des titres à l’évidente efficacité, tels le single High fever et sa basse hypnotique ou Supernatural powers et ses guitares entêtantes, Peter Kernel marche sur les pas bruitistes des combos américains du début des années nonante, à commencer par les Pixies ou Sonic Youth. Un contraste d’autant renforcé par les voix entremêlées et finalement très pop des deux protagonistes. Même quand il tire le frein à main (Keep it slow), le duo distille des ambiances savamment lugubres et hantées par une classe à part. Au Bad Bonn, le 27 mars prochain.

par Christophe Dutoit

Peter Kernel
Thrill addict
http://peterkernel.bandcamp.com

notre avis: 3/4

 

 

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Ghost culture: jouissive pop synthétique

Ghost_CultureAllez comprendre pourquoi, de temps à autre, des albums sortent du lot, sans marketing outrancier ni tapage publicitaire. Dès la première écoute de Ghost Culture, l’album éponyme que vient de signer James Greenwood, on ressent comme une évidence. Ce jeune Anglais de 24 ans, ingénieur du son et virtuose de clarinette (comme quoi, la clarinette mène à tout à condition de la jeter), susurre ses mélodies venimeuses sur des nappes électrocontagieuses. à suivre…

Posté le par Eric dans Anglo-saxon, Musique Déposer votre commentaire

Einstürzende Neubauten: complaintes intemporelles

lamentLe 8 novembre, Einstürzende Neubauten présentait en Belgique son nouvel album concept intitulé Lament, sur les champs de la bataille de Dixmude, une ville flamande laissée en ruine en 1914 après l’invasion de l’armée allemande. Le groupe phare de la musique industrielle allemande répondait ainsi à une commande publique pour marquer le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. à suivre…

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Bob Dylan du fond de sa cave

Durant l’été 1967, Bob Dylan s’accompagne de The Band pour enregistrer des dizaines de chansons dans le sous-sol de sa maison de Woodstock. L’intégrale de ces Basement tapes fait l’objet d’un repressage en six disques.basementtapes

par Christophe Dutoit

Dans la longue discographie de Bob Dylan, le double album The basement tapes fait l’objet d’un culte tout particulier depuis sa sortie officielle en juillet 1975, huit ans après son enregistrement. En effet, ses précieuses bandes n’étaient pas du tout destinées à être diffusées telles quelles. C’est dire si la récente publication de l’intégrale des 115 chansons restaurées ressemble à une forme de Graal pour les amoureux de musiques américaines. à suivre…

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SBTRKT, électro minimaliste et éblouissante

sbtrkt

Wonder where we land permet à SBTRKT (prononcez subtract) de collaborer avec des artistes déjà présents sur ses premières tracklists, tels Jessie Ware ou Sampha. S’ajoutent à ce merveilleux casting Raury ou Denai Moore, mais surtout, grosse surprise du chef, Ezra Koenig sur le funky New dorp. New York. SBTRKT évolue tout aussi bien dans l’ombre de ses invités qu’en solo. Preuve avec l’intro Day 1, lanterns ou encore Everybody knows. à suivre…

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Damien Rice au sommet de son art

riceIl doit exister en Irlande une terre fertile pour les songwriters. Dans un pub de Galway où la Hooker coule à flots ou le long des rives du Shannon, il semble que l’atmosphère soit propice à l’évocation du spleen, à effleurer les si tendres beautés de la tristesse, à se raconter ses cabosses sur des musiques larmoyantes. Depuis des décennies, de nombreux compositeurs mélancoliques s’érigent en contrepoint de la chaleur légendaire de l’Irlande, de ses chansons paillardes jouées sur des airs de flûte et d’accordéon. On se souvient la larme à l’œil de Luka Bloom, on est envoûté par les charmes de James Vincent McMorrow et on succombe carrément au dernier album de Damien Rice, My favourite faded fantasy. à suivre…

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AC/DC, non, le rock ne mourra jamais

ac_dcPlus de quarante ans que ça dure! Trois riffs de guitares cinglants, une voix à casquette haut perchée, une Gibson SG maltraitée par une sorte de nabot sautillant comme un lapin qui n’a pas vu une lapine depuis deux semaines: voilà donc quarante ans qu’AC/DC incarne l’essence même d’un certain rock’n’roll, ultrajouissif, simpliste et outrageusement efficace. à suivre…

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Mark Lanegan: ample et majestueux

HVNLP106_HIGH_RES_PACKSHOTL’air de ne pas y toucher, Mark Lanegan publie un disque par automne, comme autant de fruits mûrs qui ne tombent jamais très loin de l’arbre. Après sa douce collaboration avec Duke Garwood et les «imitations» de ses maîtres, le Californien revient avec son groupe, plus new wave et trip-hop que jamais. Dès les premières notes d’Harvest home, l’ancienne éminence grunge pose sa voix de velours sur d’étranges nappes de synthétiseur, comme au vieux temps des Cure ou de Joy Division. Jamais à court d’idées, il puise désormais son inspiration dans des musiques plus électroniques. Mais toujours avec ce goût prononcé pour l’ivresse, la transe envoûtante et la beauté trouvée dans l’abîme. à suivre…

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Lou Reed: vautré dans la fange

louC’est parce qu’il n’est pas fan de Lou Reed que Mick Wall a réussi sa biographie du chanteur du Velvet Underground, disparu en octobre 2013. Sans concession ni pathos, il retrace le parcours de ce «juif, pédé, junkie» qui écrivait des tubes ridicules (The Ostrich) avant d’être engagé par Andy Warhol pour ses spectacles multimédias. Avec une profusion de détails et une distanciation remarquable, il raconte la sortie de l’album «banane» en 1967, les premières trahisons, la fuite en avant dans l’espoir d’enfin écrire la chanson qui le rendra célèbre. à suivre…

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Mezzo et Dupont: l’âme du blues

BD couv MezzoPas besoin de connaître la musique de Robert Johnson pour plonger dans la biographie de cette légende du blues écrite par Jean-Michel Dupont. On y découvre un être énigmatique, délaissé par un père en fuite, abandonné par sa mère, marchant en compagnie du diable après avoir perdu à seulement 19 ans sa femme et son enfant… L’alcool, les conquêtes faciles, les remords, peut-être, et la guitare solidement collée à la misère: la vie d’un prodige tient parfois de l’enfer. Le trait épais de Mezzo rend magnifiquement cette épopée sombre au cœur de l’Amérique ségrégationniste des années 1930. à suivre…

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Jimmy Page: de la musique avant toute chose

Ancien rédacteur en chef de Guitar World, Brad Tolinski a interviewé Jimmy Page plus que tout autre journaliste. Il en a tiré un livre, qui retrace de l’intérieur l’aventure Led Zeppelin. à suivre…

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Foo Fighters: et derrière le concept?

sonichighwaysUn voyage à travers les Etats-Unis en huit villes, huit studios d’enregistrement, huit chansons. Pas question pour autant d’aller jouer du jazz à La Nouvelle-Orléans, du blues à Chicago, de la country à Nashville… Foo Fighters s’est laissé influencer à la fois de manière plus subtile et plus profonde, s’inspirant des lieux pour les textes et invitant quelques artistes du coin. Joe Walsh (The Eagles) à Los Angeles (Outside), Gary Clark Jr. à Austin (What Did I Do?/God As My Witness), Zac Brown à Nashville (Congregation) à suivre…

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Yusuf: du blues bien sec

Legacy Recordings Yusuf Cat Stevens album coverIl ouvre avec I was raised in Babylon aux parfums de blues dépouillé. La voix aussi sèche que sa guitare, Yusuf lance l’album avec cette merveille, au plus près de l’os. La suite n’atteindra pas toujours ce niveau, mais celui qui s’est fait connaître à une autre époque sous le nom de Cat Stevens démontre au fil de ces dix titres qu’il n’a perdu ni sa voix ni son talent de mélodiste. à suivre…

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Aphex Twin, bijou électro

syroSix ans après deux énigmatiques EP, le grand Aphex Twin est de retour. Explorateur musical et chercheur frénétique, Richard David James est considéré, à juste titre, comme l’un des visionnaires les plus géniaux de la sphère électro depuis une vingtaine d’années. Ce nouvel album nommé Syro est un parfait mélange de musique électronique sombre, lumineuse, brute et dense. Aphex Twin navigue entre dub, breakbeat et drum’n’bass, styles qu’il enrichit par cette importante profondeur mélodique.

Si les retours sur cet album sont en général un sentiment de «déjà entendu», c’est certainement parce que Monsieur James reste fidèle à son atmosphère planante et à ses textures lisses. On retrouve cette couleur particulière qui fait le «son» Aphex Twin, auquel a été ajoutée une dimension narrative nouvelle. On salue le dernier morceau Aisatsana [102], magnifique ballade au piano accompagnée de bruissements d’oiseaux, qui clôture à merveille le bijou.

Par Fiona Rody

Aphex Twin
Syro
Warp Records

notre avis : 4/4

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