Anglo-saxon

Christian Kjellvander: ces chanteurs torturés épargnés par le succès

kjellvanderEntendons-nous d’emblée. Personne ne connaît Christian Kjellvander sous nos latitudes. Ce qui est évidemment un tort. Natif de Malmö, ce Suédois de 40 ans pratique une forme de folk intime et introvertie, saupoudrée de guitares aux sonorités vintage. Douze ans après son premier album Songs from a two-room chapel, le crooner publie A village: natural light, neuf titres enregistrés dans une vieille chapelle, dans la nature sauvage du nord de Stockholm.

Sur des rythmiques lentes ou parfois mid-tempo, Christian Kjellvander égrène ses comptines sombres (Dark ain’t that dark) avec des accents subtilement kitsch, ce qui est sans doute sa seule faute de goût. Au reste, le Suédois dispose d’une voix chaude et envoûtante et signe des compositions subtiles et très atmosphériques, à l’exemple de Midsummer (red dance), un petit chef-d’œuvre. Sous ses airs torturés, il chante des ballades marquées du sceau du romantisme noir, comme lorsqu’il se souvient «de la première fois que nous avons fait l’amour / dans un cimetière»… A village: natural light n’est pas sans rappeler les magnifiques albums de Luka Bloom, ce chanteur irlandais que le succès épargne également depuis plus de trente ans.

par Christophe Dutoit

Christian Kjellvander
A village: natural light

Irascible Music

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Madeleine Peyroux: une histoire de l’Amérique, en douceur

madeleine-peyroux-secular-hymnsEn vingt ans de carrière, Madeleine Peyroux s’est fait une très belle place dans le paysage des voix jazz actuelles. C’est accompagnée du guitariste Jon Herington et du bassiste Barak Mori que la chanteuse américaine a concocté un huitième album très intime. A la suite d’un concert dans une petite église d’Angleterre, très touchée par l’acoustique exceptionnelle du lieu, Madeleine Peyroux décide d’y enregistrer, en trois jours, les dix titres de Secular Hymns. à suivre…

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Dirty Sound Magnet vise au-delà de la Suisse

Le trio fribourgeois Dirty Sound Magnet vernit son troisième album ce vendredi à Fri-Son. Rencontre avec le guitariste Stavros Dzodzosz et le bassiste Marco Mottolini pour évoquer la lente maturation de Western lies.

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par Christophe Dutoit

Demain soir sera le grand soir pour Dirty Sound Magnet. Sur la scène de Fri-Son, le trio fribourgeois vernira son troisième album, Western lies, fruit de plus d’une année de travail acharné. à suivre…

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Nick Cave: huit oraisons funèbres pour le fils disparu

En juillet 2015, l’un des fils de Nick Cave chutait mortellement d’une falaise près de Brighton. En huit chansons ténébreuses, l’Australien rend hommage à cet enfant qui ne reviendra pas.

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par Christophe Dutoit

La mort plane de longue date sur l’œuvre chanté de Nick Cave. En 1984, elle irradiait déjà A box for Black Paul à l’époque de son premier album solo: «Who’ll build a box for Black Paul? / Who’ll carry it up the hill? / “Not I”, said the widow, adjusting her veil (Qui construira une boîte pour Black Paul / Qui le transportera sur la montagne / “Pas moi”, dit la veuve en ajustant son voile).» Plus tard, elle hantera une poignée d’albums d’outre-tombe, à commencer par The firstborn is dead en 1985, et son allusion au frère mort-né d’Elvis, Your funeral, my trial l’année suivante ou encore Murder ballads en 1996. à suivre…

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Les Francomanias: Peter Doherty, sublime dandy bringuebalant

Tête d’affiche des Francomanias, Peter Doherty a donné vendredi un concert hors normes à l’Hôtel de Ville, entre déflagration punk, foutage de gueule, chaos sublime et émotions à fleur de peau. Divisé, le public a adoré ou a honni l’Anglais tourmenté et foutraque.

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par Christophe Dutoit

On en palabrera encore durant des heures, de ce concert de Peter Doherty déjà entré dans la légende des Francomanias. Dès la mi-journée, premiers émois. IL est là: des passants l’ont croisé en ville et se sont empressés de le dire sur les réseaux sociaux. Certains l’ont vu dans une brocante, d’autres lorsqu’il mangeait une crêpe sur la place du Marché. Un homme normal, quoi. Tous ceux qui prédisaient qu’IL ne viendrait jamais ont eu tort. à suivre…

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Wovenhand: avec rudesse, sans tendresse

wovenhand-star-treatmentDeux ans après un bestial Refractory obdurate, Wovenhand publie son onzième album studio, ce qui ne devrait émouvoir personne en dehors de ceux qui ont déjà aimé les dix premiers. Ancien chanteur de 16 Horsepower, David Eugene Edwards psalmodie inlassablement sa rage, tel un prédicateur hanté au fond d’un bar paumé dans l’Ouest américain. Une sorte de Nick Cave sans tendresse, mais avec rudesse, et ce même goût pour les chansons lascives et malsaines (Low twelve), les guitares fiévreuses (The hired hand) ou les lamentations morbides et insomniaques (Swaying reed). à suivre…

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Yellow Teeth: «Je mâche exprès les mots, pour que les gens fassent l’effort de chercher à comprendre»

A une semaine de son concert dans la cour du château, Yellow Teeth sort un magnifique second album intitulé Rags and pearls. Son chanteur, le Valaisan Tiziano Zandonella, raconte sa conception, son amour pour la littérature anglo-saxonne et la musique de Neil Young.

yellowteeth

par Christophe Dutoit

Avec Night birds en 2014, Yellow Teeth faisait une entrée remarquée sur la scène romande. Deux ans et une cinquantaine de concerts plus tard, le Sédunois Tiziano Zandonella et son groupe ont sorti hier un second album d’une rare élégance. Rags and pearls est hanté par la folk américaine, les années 1960-1970, les figures de Bruce Springsteen (période Nebraska ou The ghost of Tom Joad), Leonard Cohen ou Neil Young. Entretien, à une semaine de sa venue aux Francomanias. à suivre…

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Arnaud Robert: «Pour moi, la musique est un moment de corps à corps»

Jusqu’au 16 juillet, le Montreux Jazz Festival célèbre sa cinquantième édition. Pour l’occasion, Arnaud Robert et Salomé Kiner font raconter aux musiciens l’histoire de ce haut lieu de la musique. Rencontre avec le journaliste veveysan Arnaud Robert entre interview et monologue.

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John Lee Hooker en 1990 au Montreux Jazz Festival © Gérard Bosshard – 24 Heures

 

par Christophe Dutoit

Il y a dix ans, le Montreux Jazz Festival a édité un livre en quatre volumes qui coûtait près de 1000 francs. «Pour le 50e anniversaire, les organisateurs voulaient quelque chose de plus simple et ils sont venus vers moi. J’étais flatté et assez étonné parce que, même si j’aime beaucoup le festival, je n’ai pas toujours été tendre avec lui dans mes articles.» Sur une terrasse lausannoise, Arnaud Robert est intarissable lorsqu’il s’agit de causer de 50 summers of music, dont il est le principal auteur. «Ils ne voulaient pas d’un livre qui se résume à un dithyrambe… Du coup, j’ai eu envie de raconter une sorte d’histoire de la musique à travers cinquante ans de festival.» Le journaliste, que l’on entend sur La Première et que l’on lit dans Le Temps, se souvient alors d’un bouquin de deux critiques américains, Hear me talkin’ to ya, écrit par Nat Hentoff et Nat Shapiro en 1955. Tous les pionniers du jazz (Louis Armstrong, Charlie Parker et consorts) y racontaient avec leurs mots l’histoire du jazz. Avec Salomé Kiner, il décide alors de suivre cette voie.

à suivre…

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Rival Sons, blues graisseux et fièvre noire

Rival-Sons-Hollow-BonesQue de chemin parcouru depuis ce concert à Ebullition en juin 2012. En quatre ans, les Californiens de Rival Sons ont troqué les clubs contre les stades et les radios locales pour les plateaux télé genre Canal+. Depuis le début de l’année, les cinq chevelus de Long Beach assurent rien de moins que la première partie de la tournée d’adieux de Black Sabbath! Neuf mois sur la route, sur les cinq continents, à raison de cinq concerts par semaine: de quoi vous forger une sacrée réputation et une cohésion d’enfer. à suivre…

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PJ Harvey, la voie de la difficulté

PJ harveyOn ne va tout de même pas reprocher à PJ Harvey de se mettre en danger, de refuser de répéter les mêmes gimmicks (fussent-ils si efficaces) ni même d’expérimenter de nouvelles voies… Pour The hope six demolition project, son onzième album, l’Anglaise de 46 ans n’a pas choisi la facilité. Indignée à sa façon, elle a voyagé au cœur de la misère – au Kosovo, en Afghanistan ou dans des quartiers pauvres de Washington – pour nourrir son inspiration. Pourquoi pas. De retour de ses périples, elle a enregistré ses nouvelles compositions en public, le temps d’une performance artistique à la Somerset House, en plein Londres. Là encore, on ne peut que saluer l’intransigeance et la prise de risques de la torturée chanteuse. à suivre…

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Moonface de retour à l’électrique

MoonfaceProjet solo du Canadien Spencer Krug, Moonface nous avait offert un très bel album piano-voix en 2013 avec Julia with Blue Jeans On. L’occasion pour le Canadien d’un passage intime à Fri-Son où, juché sur un tabouret à hauteur de clavier, jouant du piano comme un guitariste de rock, il avait captivé un public venu en curieux découvrir ses ballades relevées à l’énergie brute. à suivre…

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Philharmonie de Paris: le Velvet démythifié

Après une rétrospective sur David Bowie l’an dernier, la Philharmonie de Paris accueille une magistrale exposition sur le Velvet Underground, pour les cinquante ans du fameux album à la banane. Arte diffuse ce week-end le concert donné à Paris à l’occasion de son ouverture.

Velvet-Underground

par Christophe Dutoit

Fascinant Velvet Underground. Cinquante ans après l’enregistrement du mythique album à la banane – officiellement appelé The Velvet Underground & Nico – l’un des groupes les plus influents de l’histoire du rock fait son entrée au musée. A la Philharmonie de Paris plus précisément, ce nouvel écrin audacieux et guindé de la musique symphonique. Joli paradoxe. à suivre…

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Emilie Zoé au plus près de l’os

Emilie-Zoé
Guitariste et choriste d’Anna Aaron, Emilie Zoé sort ce vendredi son premier album, Dead-End tape, trois ans après un EP autoproduit. Un disque tendu et fiévreux, où la voix fragile de la jeune Vaudoise raconte des histoires sombres sur quelques arpèges de guitare. Evidemment, on peut y entendre l’âpre rage des premiers disques de PJ Harvey ou le songwriting ivre de Kristin Hersh. Mais la fille de 25 ans a d’autres cordes à sa vieille Aria. à suivre…

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Deftones: nu metal grande classe

deftonesgorecoverLe monde de la musique se divise en deux: ceux qui font du metal et ceux qui n’ont rien compris. Et parmi les premiers nommés, certains pratiquent même le nu metal, qui n’a rien à voir avec des naïades (ou des bellâtres d’ailleurs) en tenue d’Eve (ou d’Adam d’ailleurs). Non, le nu metal est un sous-genre alternatif du metal, savant mélange de rock sous amphétamine et de hip-hop, de fusion, de grunge, de chansons à texte (enfin, presque). à suivre…

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Blind Willie Johnson: bel hommage à l’un des pionniers du blues

blind willie johnsonDans les années 1920, Blind Willie Johnson hante les rues d’Hearne, Texas, avec sa femme Angeline et son blues teinté de spirituals. Aussi mystérieux que son alter ego Robert Johnson, aveugle depuis que sa belle-mère lui a jeté du vitriol au visage dans son plus jeune âge, il grave entre-deux-guerres une trentaine de chansons accompagnées d’une guitare slide jouée avec le manche d’un couteau. Des titres si puissants qu’ils inspireront plus tard aussi bien Led Zeppelin (It’s nobody’s fault but mine) que Nick Cave (I’m gonna run to the city of refuge). Son influence est si déterminante sur la musique américaine que la sonde Voyager emmena dans l’espace lointain son titre Dark was the night, cold was the ground, aux côtés de Bach, Mozart et Chuck Berry. à suivre…

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