Lonesome: du sang sur la neige

Yves Swolfs revient sur ces anciennes amours. Quatre décennies après avoir créé son héros fétiche Durango, le Belge foule à nouveau les plaines sauvages américaines. Son nouveau personnage parle peu, tire vite et bien. Secret et mystérieux, il sert la veuve et l’orphelin. Jusqu’ici, que du classique. Swolfs assume les influences du western spaghetti et crépusculaire: la violence, le vice, l’injustice sont des éléments constitutifs du récit. Nous sommes en janvier 1861, à quelques enjambées de la guerre de Sécession quand apparaît notre héros. Entre abolitionnistes et esclavagistes, le ton monte autour de la frontière du Kansas et du Missouri, alors qu’un prêcheur fou et fanatique met la région à feu et à sang.

Le dessin toujours aussi méticuleux, le père du Prince de la nuit signe un récit solide, au découpage toujours aussi efficace. On sait le genre en retour de mode, avec des titres originaux comme Undertaker ou Stein. Lonesome s’intègre dans cette orientation, de façon peut-être un peu plus classique, avec quelques notes surnaturelles, puisque le héros peut «lire» dans les pensées et le passé d’une personne qu’il touche. C’est un début impressionnant, mais qui pourrait semer devant lui ses propres écueils et des airs de «déjà-lu». On compte sur Swolfs pour les éviter.

Par Romain Meyer

Yves Swolfs, Lonesome, t.I, La Piste du prêcheur, Le Lombard

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire