Uppercut: quand le sport devient fiction

Fondées en 2011 à Lausanne, les Editions BSN Press «se laissent volontiers séduire par les périphéries littéraires, la rigoureuse irrévérence scientifique ou les contre-allées spirituelles», indique leur site internet. Leur nouvelle collection Uppercut s’intègre dans cette volonté d’originalité, avec ses textes qui claquent, ses «microromans» d’une soixantaine de pages sur le thème du sport, «dans la pluralité de ses expressions».

Quatre premiers titres viennent de paraître. Tous avec leur charme et leur plume percutante, même si, pour certains, le sport semble avant tout un prétexte. Dans Eaux troubles, le plus dérangeant (et donc le plus réussi), Philippe Lafitte met en scène une ancienne plongeuse, dont la carrière s’est arrêtée après un accident. Désormais gardienne de piscine, elle va faire une mauvaise rencontre, une nuit.

Ancienne présidente de l’Association vaudoise des écrivains, Sabine Dormond s’est intéressée aux échecs. Les parricides dressent aussi un portrait d’une courageuse mère et de sa relation avec son fils. Laure Mi Hyun Croset a choisi l’escrime, ou plus particulièrement les différentes parties d’un match («Saluez-vous!» «En garde»…) pour retracer une correspondance amoureuse qui s’achève brutalement.

La boxe et la famille
Enfin, Bessa Myftiu (Genevoise née à Tirana) place son histoire dans son pays natal. Dans Dix-sept ans de mensonge, Armand, 17 ans, a «la boxe dans le sang». Nous sommes en 1991, ce sport est officiellement interdit en Albanie depuis plus de vingt ans et le jeune homme entend partir en Italie pour suivre sa vocation.

Le sport, ici, n’apparaît qu’en arrière-plan. L’essentiel se trouve plutôt dans ce que va apprendre Armand, à la suite de l’arrivée dans sa famille d’une inconnue, récemment sortie de prison. Ou quand le sport permet aussi de touchantes histoires pleines d’humanité.

Par Eric Bulliard
Philippe Lafitte, Eaux troubles; Sabine Dormond, Les parricides; Laure Mi Hyun Croset, S’escrimer à l’aimer; Bessa Myftiu, Dix-sept ans de mensonge, BSN Press, collection Uppercut, 64 pages

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