Les cow-boys sont de retour. «Déringardisé», dépoussiéré, pas désespéré mais presque, le nouveau western s’inscrit dans une nostalgie d’un rêve américain qui a 
volé en éclats. Pourtant, le mythe a depuis longtemps voyagé et s’est multiplié: les meilleures productions sur l’Ouest américain ne sont-elles pas transalpines?

Les Italiens possèdent en effet le cow-boy le plus aventureux au monde, Tex. Toujours en tête des ventes des fumetti – ces petits fascicules de BD populaire – le héros créé par Gian Luigi Bonelli et Aurelio Galleppini paraît chaque mois depuis le 30 septembre 1948. Avec plusieurs milliers de pages d’action, il est devenu une légende dans la légende.

Alors, que penser quand un maître transalpin de la bande dessinée comme Serpieri s’approprie le personnage? Plus que l’histoire en elle-même, très classique dans la relation cow-boys-indiens, plus que le dessin, parfait, c’est la construction en flash-back et les mises en abyme qui en révèlent l’intérêt: un certain Kit Carson – le vieil héros de western? le personnage historique? – raconte à un journaliste – quel rôle joue-t-il? – la vie d’une autre – vraie? – légende de l’Ouest, Tex Willer. 
Finalement entre réalité et fiction, le père de Druuna 
a choisi l’hommage multiple.

Par Romain Meyer

Serpieri, Tex. Le héros et la légende, Mosquito