Petite réflexion joyeuse et ludique sur la conjugalité, Mon mari et moi réjouit. «Le titre de cet ouvrage aurait pu être Noces de porcelaine. (Je redoute les Noces de cretonne dont le nom désuet traduit mal l’ampleur de notre sujet.)» Avec force humour et jeux de mots, par association ou sauts du coq à l’âne, Elisabeth Jacquet explore la notion de couple marié. Quelle entité elle et son mari forment-ils? Qui étaient-ils avant? Qu’auraient-ils été sinon? Que savent-ils l’un de l’autre? Quels sont les mots employés pour désigner l’un et l’autre pris séparément et leur ensemble?

L’auteure française passe comme chat sur braise sur la sexualité, d’ailleurs «le lit conjugal emporte ses secrets dans la tombe». Mais elle se rappelle les maris lus dans des livres ou vus au cinéma. Elle s’interroge sur le divorce, et le remariage: «Est-ce pour parfaire l’idée de mariage ou se perfectionner dans le mariage que certains d’entre nous se marient plusieurs fois?» Et ne néglige pas la question des amants. Bref, ce texte savoureux badine et lutine, se prête à merveille à l’oralité, et a fait d’ailleurs l’objet d’une pièce radiophonique sur France Culture. Titillés par son exploration conjugale, nous irions bien parcourir ses livres précédents.

par Laurence De Coulon

Elisabeth Jacquet, Mon mari et moi, Editions Serge Safran, 144 pages