Jean-François Haas, le regard d’un humaniste

Depuis dix ans et Dans la gueule de la baleine guerre qui l’a révélé, on connaît le talent de romancier de Jean-François Haas. 
Sa manière de joindre sens du récit et ampleur du style. Après cinq romans, le Fribourgeois publie son premier recueil de nouvelles, relativement longues (sept textes en 160 pages), et démontre que son écriture convient aussi parfaitement à cette forme plus ramassée. Un profond humanisme relie ce Testament d’Adam. Jean-François Haas tisse de fortes histoires d’hommes et de femmes blessés par la vie, par la bassesse quotidienne 
et la méchanceté banalisée.

Ces personnages sont nos voisins, nos semblables que l’on ne sait plus voir et qui souffrent en 
silence: un étudiant fils d’immigrés qui passe son bac, une femme qui va voir la mer pour la première fois, un enseignant qui retrouve un ancien étudiant en perdition, un intellectuel homosexuel qui se heurte à la bêtise, un jeune homme en surpoids, 
un peu simple, qui veut venir en aide à sa grand-mère… Rien de très spectaculaire, mais un regard pertinent sur la société et une 
subtilité de ton pour dénoncer les préjugés et les mesquineries qui poussent doucement des vies ordinaires dans la marge.

par Eric Bulliard

Jean-François Haas, Le testament d’Adam, Seuil, 176 pages

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