Gustav et sa grande sœur Niffi se retrouvent enfermés à l’intérieur du musée, un édifice bien étrange, puisqu’on y trouve tout ou presque. Mais comment en sortir? Les pièces s’enchaînent et chaque élément semble bouger, bondir, vivre dans ces endroits qui regroupent le savoir des hommes. L’histoire, l’art, la philosophie, la justice, tout est là, et plus encore, comme les fondements structurels de la BD.

Plus on s’enfonce dans ces collections inconnues, plus le monde entier, la plupart du temps irréel, cohabite dans ces salles: un lapin à pipe, un scarabée géant, les fantômes de Pac Man, l’urinoir de Duchamp, le voisin Totoro ou encore la tête de Théodore Adorno… La visite de ce musée constitue une expérience particulière, parfois absurde, parfois porteuse de sens, souvent les deux, comme un voyage au pays de nouveaux Bouvard et Pécuchet. Le foisonnement des idées de Jan-Frederik Bandel trouve son expression et sa lisibilité dans le trait simpliste de Sascha Hommer. Cet ouvrage, qui rassemble les strips que les deux Allemands ont publiés quotidiennement pendant deux ans dans le Frankfurter Rundschau, est bien le plus grand lieu de mémoire du monde, la trace ultime de l’humanité.

Par Romain Meyer

Jan-Frederik Bandel et Sascha Hommer, Au musée, Delcourt