Chanson, blues, rock, électro, Les Georges jouent l’éclectisme

La quatrième édition des Georges se déroulera à Fribourg du 11 au 16 juillet. En têtes d’affiche, Arno, Grandaddy, Timber Timbre ou Wax Tailor attireront un public éclectique, avec des touches d’Orient, d’Afrique et d’électro synthétique.

par Christophe Dutoit

On ne change pas une formule qui gagne, tout au plus, on l’améliore. Pour leur 4e édition, qui se déroulera du 11 au 16 juillet, Les Georges misent sur une certaine continuité et une recette qui marche pour un événement situé au centre-ville de Fribourg. «On veut rester un doux cocon, ne pas devenir trop grand, tout en offrant une moitié de soirées gratuites et l’autre moitié pas trop chère, a expliqué, mardi, le directeur Xavier Meyer à un parterre d’invités. Surtout, nous voulons mettre en avant les découvertes.»

Pas moins de dix-neuf nationalités fouleront la scène de la place Georges-Python cette année. A commencer par les Canadiens de Timber Timbre, le coup de cœur des programmateurs Sylvain Maradan et Lionel Gaillard, qui quitteront leur poste à l’issue du festival. «Nous avons eu de la chance de pouvoir accueillir ce groupe. A mes yeux, c’est l’un des meilleurs trucs qui est arrivé à la musique depuis des années.» Emmenés par l’excellent songwriter Taylor Kirk, les Ontariens viennent tout juste de sortir leur sixième album, Sincerely, future pollution, un bijou de blues soyeux, subtil et sexy, «comme si Elvis Presley chantait des compositions de David Bowie, période Berlin», s’extasie Sylvain Maradan.

Ce jeudi soir s’achèvera sur la prestation de Grandaddy, le groupe de Jason Lytle qui vient d’enregistrer un passionnant nouvel album après dix ans de pause musicale. «Deux décennies après leur premier disque, leur son n’a pas pris une ride», évoquent les programmateurs. La venue de ces légendes du rock lo-fi américain à Fribourg est assurément un très joli coup pour le festival.

Arno de retour à Fribourg
Un autre monument du rock – et de la chanson française – se produira sous les fenêtres de l’Evêché, le samedi 15 juillet. Sur scène depuis bientôt quarante-cinq ans, Arno retrouvera ses fans fribourgeois après des passages très remarqués aux Francomanias, à Fri-Son ou encore à Ebullition l’an dernier, pour une prestation qui a marqué les mémoires.

La première partie sera assurée par le Glânois Paul Plexi, qui a interprété mardi, en compagnie du guitariste Sacha Ruffieux, trois de ses nouveaux titres, à paraître prochainement. Avec sa voix chaude et profonde, son écriture ciselée et ses arrangements aériens, le vainqueur de la Nouvelle star 2016 se départit de plus en plus de la comparaison avec Alain Bashung que d’aucuns aiment à lui coller. A Fribourg, il sera accompagné par la section rythmique de Sophie Hunger, à savoir Alberto Malo à la batterie et Simon Gerber à la basse. La soirée s’achèvera avec les trois sœurs israéliennes d’A-WA et leurs chants traditionnels yéménites teintés de hip-hop et de sonorités orientales.

Déjà annoncé il y a quelque temps, le Français Wax Tailor sera la tête d’affiche de la troisième soirée payante, avec un invité que le festival doit encore annoncer en mai et les Anglais de Get the Blessing. Fondé à Bristol, le groupe est articulé autour de Jim Barr (basse) et Clive Deamer (batterie), qui ont notamment joué avec Portishead. Complété par Jake McMurchie (saxo) et Pete Judge (trompette), le quartette oscille entre jazz et rock, entre improvisation et performance. Un événement à ne pas manquer.

Place aux synthés
Les Georges débuteront sur des airs du Sud, le mardi 11 juillet, avec l’italo-pop de Mister Milano, d’anciens membres de Puts Marie qui prati-quent une musique «aussi kitsch que la déco d’une pizzeria napolitaine… Mais on ado re», dixit Sylvain Maradan. Ils seront suivis par le raï psychédélique de Mazalda Super Orion (Algérie/France) et l’électro hip-hop de Muthoni the Drummer Queen (Kenya/Neuchâtel).

Quant au vendredi, il sera plus groovy et dansant, avec les seize musiciens de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp (Genève), la pop-électro du Vaudois Buvette et la synth-pop de Larytta (Lausanne). Enfin, le dimanche sera réservé aux familles, avec deux spectacles pour enfants.

Avec un budget de 800000 francs (revu à la baisse en raison de la mauvaise édition 2016), Les Georges comptent attirer quelque 15000 spectateurs, avec l’aide de 200 bénévoles. Parmi les nouveautés, le Bühneland (un banc de 75 m2) complétera le Bühneli (qui présentera notamment les maisons de disques alentour).

www.lesgeorges.ch

Demandez le programme

Mardi 11 juillet (gratuit)
Mister Milano (italo-pop, 19 h 15),
Mazalda Super Orion (raï psychédélique, 20 h 45),
Muthoni the Drummer Queen (électro hip-hop, 22 h 45).

Mercredi 12 juillet
Get the Blessing (jazz expérimental, 19 h 15),
invité surprise (20 h 45),
Wax Tailor (trip-hop, 22 h 45).

Jeudi 13 juillet
Braziliers (rock, 19 h 15),
Timber Timbre (blues-folk noir, 20 h 45),
Grandaddy (rock, 22 h 45).

Vendredi 14 juillet (gratuit)
Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp (tropical post-punk, 19 h 15),
Buvette (électro-pop, 20 h 45),
Larytta (synth-pop, 22 h 45),
Horizon Liquide (DJ set, 0 h 45).

Samedi 15 juillet
Paul Plexi (chanson, 19 h 15),
Arno (chanson belge, 20 h 45),
A-WA (électro hip-hop yéménite, 22 h 45),
Les Diplomates (DJ set, 0 h 45).

Dimanche (gratuit)
Ça va foirer, par la Compagnie Réverbère (11 h 15),
L’impossible concert, par Stenzel & Kivitz (14 h 30).

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