Lukas Bärfuss, sur les traces d’un frère disparu

Journal intime, roman d’aventures, documentaire animalier, Koala tient de l’espèce hybride, pour traiter un sujet difficile, 
le suicide. Il commence dans la douleur, avec la mort d’un frère. Organisé dans les plus petits détails pour laisser le moins de traces possible dans une région de Suisse allemande qui se soumet au silence, le suicide de son frère laisse le narrateur aux prises avec la tristesse et l’incompréhension que suscite ce choix. Hanté, il tente de donner du sens à ce geste, discute autour de lui de cette question taboue, ruine quelques soirées avant de se tourner vers le surnom de son demi-frère, Koala.

Pour mieux saisir les caractéristiques de ce totem peu héroïque, le Bernois Lukas Bärfuss entreprend de retracer son histoire, en commençant par relater les débuts de la colonie pénitentiaire britannique, en Australie. Voyage en bateau éprouvant, si ce n’est meurtrier pour les prisonniers aux crimes dérisoires, nature hostile, ressources alimentaires limitées, indigènes violents: alléger la couronne anglaise du coût des prisons a un prix humain exorbitant. Mais son récit est passionnant. Et tout à fait évident son impact sur les koalas, dont la paresse rappelle le frère disparu.

Par Laurence de Coulon

Lukas Bärfuss, Koala, Editions Zoé, 176 pages

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire