Anne Tyler, l’éternel retour du fils prodige

Une bobine de fil bleu, c’est l’histoire des Whitshank, une famille comme les autres. Dont l’intimité nous est connue dès les premières pages. Nous sommes littéralement dans la chambre à coucher des parents, Red et Abby, lorsque le téléphone sonne pour révéler le nœud du problème – et leurs caractères opposés. Il s’agit de leur fils, Denny. Qui annonce qu’il est gay. A quoi répond son père, avec la subtilité bien connue des paternels: «Merde.»

La curiosité nous tenaille, pensant que nous allons lire le roman d’un coming out plus ou moins difficile. Anne Tyler déroule sa bobine de fil et nous raconte l’histoire de ce fils adoré et terriblement secret. Sans moyen de le joindre à ses parents ni à ses trois frères et sœurs depuis qu’il a abandonné le foyer pour étudier. Tout tourne autour de lui, même quand Abby commence à avoir des pertes de mémoire, même quand il faut trouver une solution pour Red, de plus en plus sourd. Autour de la maison, aussi, acquise par un aïeul, tour à tour tyran et victime, selon l’éclairage apporté avec humour et mélancolie par Anne Tyler. L’histoire d’une famille et de ses petits arrangements avec la vérité.

Par Laurence de Coulon

Anne Tyler, Une bobine de fil bleu, Phébus, 400 pages

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire