The Velvet Underground & Nico sort le 12 mars 1967. Malgré sa pochette banane signée Andy Warhol, le disque se vend difficilement à 30000 exemplaires durant les cinq années d’existence du groupe. Mais, comme l’a dit un jour Brian Eno, «tous ceux qui l’ont acheté ont ensuite formé un groupe».
Cinquante ans plus tard, il convient de se remettre dans le contexte: alors que la Californie se prépare à succomber au psychédélisme hippie, New York demeure la cité des anges déchus, des junkies à la petite semaine, de la prostitution à la 42e Rue. Avec leur dégaine sombre, leur teint blafard et leurs lunettes noires, Lou Reed, John Cale, la sculpturale Nico et leurs deux autres acolytes dépeignent un monde en déliquescence, hanté par les drogues et les déviances sexuelles. Depuis, NYC a changé. Restent la quête effrénée de I’m waiting for the man, la furie protopunk de European son, la montée vertigineuse de Heroin, la beauté venimeuse de Venus in furs. Aujourd’hui classé au 13e rang des meilleurs albums de tous les temps par Rolling Stone, l’album banane est un disque culte, à l’écoute râpeuse et fascinante. L’un des premiers miroirs musicaux de la face sordide de l’humain.
par Christophe Dutoit
The Velvet Underground & Nico
The Velvet Underground & Nico
Verve Records