Tom King – Gabriel Hernandez Walta: bienvenue chez nous

A l’heure où le transhumanisme – l’amélioration de l’humain par la science – est l’objet de nombreuses réflexions, Tom King inverse le raisonnement: une machine peut-elle s’humaniser, jusqu’à s’intégrer «normalement» dans la société? L’interrogation rappelle bien sûr le roman de Philipp K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? et le film que Ridley Scott en a tiré en 1982, Blade Runner. Le scénariste américain place au centre de son intrigue la Vision, créature synthétique, l’un des plus puissants Avengers. Il réussit un tour de force: faire d’une histoire de super-héros, un récit du quotidien sans masque. Ou si peu.

La Vision s’installe avec la famille qu’il s’est créée dans une banlieue pavillonnaire pour y mener une existence paisible, simplement humaine. Face à la méfiance, pour ne pas dire la peur de ses voisins, cette tranquillité se transforme en un enfer inexorable. La maison, l’école, le passé, tout raconte la haine
de l’autre, jusqu’au drame. Le récit est construit de façon subtile, à l’intensité grandissante, jusqu’à l’insoutenable. Le prix de la normalité et la liberté de la vivre se révèlent élevés. Une évidence actuelle.

Par Romain Meyer

Tom King et Gabriel Hernandez Walta, La vision. Un peu moins qu’un homme, Panini Comics

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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