Lorrie Moore, les amours désenchantées

Quand on passe l’amour au peigne fin, on risque bien d’y trouver des poux. C’est le cas de Lorrie Moore, une auteure américaine au talent indéniable.

Dans ses dernières nouvelles, Merci pour l’invitation, elle gratte là où ses personnages ont mal. Ira, un divorcé tenté de sectionner le câble de frein de son ex-épouse, rencontre une belle femme qui lui redonne espoir dans la vie de couple, mais sa nouvelle amante le met vite face à ses limites. Par contre, la mère de Nickie, ébranlée par la nouvelle de la mort de Michael Jackson – après avoir relégué la foi à un soutien pour «élever des adolescents sans y laisser sa peau» et la mort à un moyen d’«échapper aux dits adolescents» avec un certain humour noir – tombe sur une âme sœur improbable lors d’un mariage.

Il faut bien que la dernière nouvelle se termine sur une touche d’espoir, parce qu’elles sont toutes un peu désenchantées, et si certaines se teintent de la politesse du désespoir, d’autres laissent un goût amer. Dans cette fresque des émotions, Lorrie Moore ne néglige ni détail ni intrigue et donne des nuances subtiles à sa galerie de personnages, humains bien plus que seulement américains, même si parfois un élément les enracine.

Par Laurence de Coulon

Lorrie Moore, Merci pour l’invitation, Editions de l’Olivier, 240 pages

 

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

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