Sylvain Tesson: Pas à pas en compagnie du cosaque magnifique

sur-les-chemins-noirs-de-sylvain-tesson-1084352137_lUn soir de fête, c’est le drame: Sylvain Tesson grimpe sur un toit, comme il aimait à le faire, et tombe. Il s’en sort, fracassé: «J’avais pris cinquante ans en huit mètres.» Il lui faut accepter le fait que «la vie allait moins swinguer». L’écrivain voyageur, tête brûlée magnifique, se lance un défi: au lieu du raisonnable centre de rééducation, il va traverser la France à pied, du nord au sud. En suivant les «chemins noirs», les sentiers oubliés, loin des villes et de leur agitation. D’août à novembre, Sylvain Tesson avance lentement, fait de brèves rencontres, dort à la belle étoile: «Le bivouac est un luxe qui rend difficilement supportables, plus tard, les nuits dans les palaces.»

Au fil des pages, il partage ses réflexions savoureuses, avec son habituel sens de la formule et son humour de cosaque. Au rythme du pas, en pleine montagne ou dans ces villages où «ce qui n’était pas fermé était à vendre», il découvre un autre pays, une autre réalité. Un apaisement, loin de nos folies modernes. Loin du téléphone et du haut débit, qui lui paraît «une solution fort acceptable à condition qu’il se résumât à celui des tonneaux percés d’un coup de hache dans les caves de Bourgogne».

par Eric Bulliard

Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs
Gallimard / 146 pages

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