Christian Kjellvander: ces chanteurs torturés épargnés par le succès

kjellvanderEntendons-nous d’emblée. Personne ne connaît Christian Kjellvander sous nos latitudes. Ce qui est évidemment un tort. Natif de Malmö, ce Suédois de 40 ans pratique une forme de folk intime et introvertie, saupoudrée de guitares aux sonorités vintage. Douze ans après son premier album Songs from a two-room chapel, le crooner publie A village: natural light, neuf titres enregistrés dans une vieille chapelle, dans la nature sauvage du nord de Stockholm.

Sur des rythmiques lentes ou parfois mid-tempo, Christian Kjellvander égrène ses comptines sombres (Dark ain’t that dark) avec des accents subtilement kitsch, ce qui est sans doute sa seule faute de goût. Au reste, le Suédois dispose d’une voix chaude et envoûtante et signe des compositions subtiles et très atmosphériques, à l’exemple de Midsummer (red dance), un petit chef-d’œuvre. Sous ses airs torturés, il chante des ballades marquées du sceau du romantisme noir, comme lorsqu’il se souvient «de la première fois que nous avons fait l’amour / dans un cimetière»… A village: natural light n’est pas sans rappeler les magnifiques albums de Luka Bloom, ce chanteur irlandais que le succès épargne également depuis plus de trente ans.

par Christophe Dutoit

Christian Kjellvander
A village: natural light

Irascible Music

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