Mitterrand face à lui-même

Couv mitterandLa France entretient avec la fonction présidentielle des rapports particuliers, dans un questionnement fréquent sur le roi au sein de la République, le symbole au cœur de la fonction. Le 9e art s’est fait récemment le reflet de cette interrogation: les accointances entre politique et grand banditisme sous Pompidou et Giscard D’Estaing (Cher pays de notre enfance, Davodeau et Collombat); Marine Le Pen au pouvoir (La Présidente, par Durpaire et Boudjellal)  ou encore Mitterrand, un jeune homme de droite, par Rébéna et Richelle. Joël Callède offre une autre perspective sur Tonton, vingt ans après son décès.

L’auteur présente un Mitterrand malade, en fin de vie et à l’heure du bilan introspectif, qu’il confronte à une série de face-à-face: devant son histoire, ses mentors (Jaurès), ses croyances ou la mort. Callède revient sur les zones d’ombre de ce personnage cultivé, cynique et ambitieux. Et ambigu: que l’on pense à son rôle dans les exécutions de la guerre d’Algérie et dans l’abolition de la peine de mort; la pérennité de son mariage et ses aventures adultérines; son passé vichyssois et sa participation à la Résistance… Un ouvrage fin, intelligemment construit, mettant en évidence l’homme politique et, surtout, le curieux mystique.

Par Romain Meyer

Joël Callède, Mitterrand requiem, Le Lombard

Posté le par Eric dans BD Déposer votre commentaire

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