La sublime noirceur du dandy Régis

régisCertains y entendront évidemment Gainsbourg (pour le groove très eighties), mais aussi Lavilliers (pour le chanté/récité et la voix de crooner) et pourquoi pas le fantôme de Daniel Darc (pour la sublime noirceur). Dernier-né de l’écurie Cheptel Records, Régis vient de sortir son premier album intitulé Régis. Dix titres d’étranges chansons dans un français ciselé au cutter, murmuré par un ancien DJ de la scène underground genevoise sur des guitares flamboyantes de Robin Girod (Mama Rosin, Duck Duck Grey Duck), à la fois patron du label et compositeur de ce qu’on croirait la bande-son d’un road-movie dans un nulle part américain.

Pour son entrée en musique, Régis frappe un grand coup. Sous ses airs de dandy blasé, sa voix traînarde et mal assurée rend fragile cet édifice monolithique et sans concession. Et quand les guitares s’emballent (Pluie acide), que les basses lourdes s’en mêlent, le Genevois explore encore plus en profondeur les ténèbres. La descente est abyssale (On brûle), vertigineuse (Mauvaise étoile) et forcément d’une beauté amère. Au terme de ces dix titres indispensables, on ne rêve plus que de découvrir ces musiques sur scène. Dans des ambiances aussi enivrantes que la scène de l’arrière-bistrot du film Twin Peaks

par Christophe Dutoit

Régis
Régis
Cheptel Records

Posté le par admin dans Chanson romande, Musique Déposer votre commentaire

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