Erik Truffaz, un regard timide vers l’Afrique

TruffazLa discographie d’Erik Truffaz est tapissée de voyages et de rencontres qui l’ont conduit à une exploration vaste et très personnelle du jazz. Sa renommée n’est plus à faire et sa signature inimitable, qu’il s’aventure dans la musique indienne ou dans le hip-hop. Pour Doni Doni, le trompettiste ouvre son horizon vers l’Afrique en invitant les voix de Rokia Traoré et d’Oxmo Puccino. L’ennui avec les invités, c’est qu’ils ne restent pas.

Si Oxmo Puccino n’offre qu’une apparition plutôt convenue sur le disque, la collaboration entre le quartet et la chanteuse malienne aurait mérité plus d’attention. Quand cette voix rencontre la trompette, l’évidence d’un langage commun vous accroche dans une sorte de sensualité poétique. A les entendre sur Comptine, ils trouvent un terrain de jeu évident. On se demande alors pourquoi ce beau métissage n’est présent que sur quatre morceaux d’un album qui effleure la musique africaine sans l’oser vraiment et dont le manque de partis pris fragilise la cohérence globale.

Dommage, car il y a fort à parier qu’un disque Truffaz-Traoré aurait pu déboucher sur une vraie réussite. Espérons que cette amorce leur en donnera l’idée.

Par Guy Fragnière

Erik Truffaz, Doni Doni, Parlophone / Warner

Posté le par Eric dans jazz, Musique, Suisse Déposer votre commentaire

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