Allain Leprest, ce géant à la poésie écorchée

Jehan-leprestDisparu en 2011, Allain Leprest a laissé une œuvre majeure de la chanson française. Deux albums de reprises, Chez Leprest (2007 et 2009) avaient montré l’attachement à ce répertoire exceptionnel des Olivia Ruiz, Romain Didier, Alexis HK, Sanseverino, Clarika… Place aujourd’hui à son ami JeHaN, qui a côtoyé Leprest sur scène et l’a repris régulièrement en concert. Interprète intense, il s’est notamment fait connaître par ses albums consacrés à un autre géant, Bernard Dimey (Divin Dimey, en 1998).

Avec l’accordéoniste Lionel Suarez (révélé par JeHaN, avant de jouer avec Nougaro, Lavilliers, Maurane…), le Toulousain donne des versions épurées de titres incontournables, comme le chef-d’œu­vre C’est peut-être. Il puise aussi dans les œuvres écrites pour d’autres (Où vont les chevaux quand ils dorment? rendu célèbre par Romain Didier) et dans les raretés (Va t’en jouer dehors, 14-18).

A l’accordéon-voix s’ajoutent parfois un piano ou une guitare discrètes, mais l’habillage reste d’une sobriété hors mode. Pacifiste inconnu rappelle qu’il faut d’urgence réécouter l’œuvre dense, la poé­sie écorchée et virtuose de celui qui lâchait: «Y a rien à fair’ j’sais rien fair’ d’autre / Rien qu’des putains d’chansons d’marins.»

Par Eric Bulliard

JeHaN – Lionel Suarez, Leprest – Pacifiste inconnu, Ulysse Productions

Posté le par Eric dans Chanson française, Musique Déposer votre commentaire

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