Star Wars VII: nostalgie et coup de jeune

Star Wars: The Force Awakens L to R: Kylo Ren (Adam Driver), Finn (John Boyega), and Rey (Daisy Ridley) Ph: David James © 2015 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved.

Que ceux qui n’ont jamais aimé Star Wars soient rassurés! Cette semaine, on ne blâmera pas les cinéphiles de préférer Mia madre, le nouveau film de Nanni Moretti, on n’en voudra pas aux adeptes d’humour franchouillard d’aller voir La vie très privée de Monsieur Sim, avec ce sacré Bacri. Ceux qui ont détesté les six premiers épisodes de la saga de George Lucas peuvent passer leur chemin. Il n’y a rien à voir de plus qu’à l’époque. Et ceux qui n’ont jamais vu les précédentes aventures de Luke Skywalker et d’Han Solo (on en connaît) peuvent aisément se lancer dans le bain avec ce septième film, déjà milliardaire avant sa sortie et qui répond parfaitement aux goûts moyens des spectateurs actuels.

Le réveil de la force ne décevra pas grand monde. Ni les exégètes de longue date, sans doute rassurés du respect à la lettre de l’univers originel, ni les nouveaux venus qui y verront une intrigue aux multiples dénouements potentiels, ni les fans de science-fiction fourre-tout, ni les adeptes de divertissements à grand renfort d’effets spéciaux en 3D. Tout y est, y compris une bonne dose d’humour référencé et une psychanalyse œdipienne renouvelée. Ne manque finalement que le génie, mais Kubrick est mort il y a bientôt dix-sept ans.

Voilà pour la nostalgie, qui rappellera aux quadras leur puberté et aux plus jeunes que leurs parents avaient des goûts bien étranges.

Pas question de dévoiler ici les pourtours du scénario, à nouveau écrit par Lawrence Kasdan, auteur à la fois du Retour du Jedi et des Aventuriers de l’arche perdue. Rien que ça. Sachez juste qu’Harrison Ford, Mark Hamill (pas bien longtemps) et Carrie Fisher reprennent leur rôle d’il y a trente-deux ans, avec cette étrange impression qu’ils sont nettement meilleurs aujourd’hui. Pas difficile, diraient les puristes. Voilà pour la nostalgie, qui rappellera aux quadras leur puberté et aux plus jeunes que leurs parents avaient des goûts bien étranges.

Au reste, Le réveil de la force est un film de son temps. Un black tient le premier second rôle (John Boyega), une femme devient l’héroïne de la saga (l’inconnue Daisy Ridley, appelée à la gloire intergalactique), le méchant semble encore plus retors et infâme que son illustre prédécesseur (Adam Driver, connu pour son rôle dans la série Girls). Surtout, le coup de jeune se situe évidemment au niveau des effets techniques. Bien au-dessus de la deuxième trilogie un brin décevante, l’univers visuel est forcément sublime, tant dans les détails des tas de ferraille que dans les références esthétiques, à l’image du combat final dans une pénombre enneigée, avec ce sabre laser qui ressemble à Excalibur, avec sa très christique garde en croix. Plus encore, les effets sonores sont éblouissants, souvent terrifiants.

Avec ce premier volet, la troisième trilogie prend le chemin d’un succès phénoménal. Rarement film aura une telle audience planétaire. Puissent les deux derniers épisodes remplir au moins les salles de cinéma. Ça sera déjà ça de gagné.

par Christophe Dutoit

Star Wars – Le réveil de la force, de J.J. Abrams, avec Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver, Harrison Ford, Carrie Fisher et plein de créatures bizarres…

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