Pierre Lautomne, l’art de se revisiter

cover_la_friche_1Il y a «une tristesse qui dégouline», comme il chante sur Les choses premières, une des plus belles chansons de ce nouvel album. Le quatrième de Pierre Lautomne, près de quatre ans après Le coeur des lièvres, titre qui ouvre La friche: la cinquantaine venue, le Genevois revisite d’anciens morceaux, parfois en les modifiant au point qu’ils apparaissent comme totalement nouveaux.

Au blues-folk-country du précédent disque succède l’intimité du piano, des touches de jazz ou d’électro subtil. Juste de quoi former l’écrin idéal où se coulent les mots gris de Pierre Lautomne… ou de Victor Hugo, dont il adapte Vieille chanson du jeune temps, sous le titre Les grands bois sourds. Des mots de brume qu’il pose de sa voix douce, faussement nonchalante.

Le ton n’est pas très joyeux, un tantinet monocorde, même si l’humour pointe ça et là: «Tant pis si on n’a pas la mer, en Suisse, on a Jean Ziegler » ressemble presque à du Sarclo… Au final, cet intrigant album a surtout le mérite de rappeler que Pierre Lautomne s’est construit un solide répertoire, en artisan discret.

Par Eric Bulliard

Pierre Lautomne, La Friche (disque 1)

Posté le par Eric dans Chanson romande, Musique, Suisse Déposer votre commentaire

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