Carlos Leal n’aurait pas dû se sentir obligé de revenir

leal-reflectionsLe petit monde du hip-hop se souvient de Carlos Leal comme le leader de Sens Unik, l’aïeul du rap lausannois. Les cinéphiles ont entrevu ses apparitions dans un James Bond (Casino Royale) ou dans un Almodóvar (Etreintes brisées). Mais, aux yeux du grand public, le natif de Fribourg est avant tout connu pour être l’image publicitaire de l’opérateur Cabletruc, ne l’oublions pas…

Tout ça pour dire que la sortie de son premier album solo a déjà fait grand bruit dans les chaumières. Enfin, on a surtout causé de la star, moins de sa musique. Et pour cause: il faut entendre les mélopées nunuches du single Disco ball, la poésie douteuse d’Au-delà («J’en ai la peau du cœur gercée / La peau du corps brisé»), que des violons et des chœurs pseudo-grégoriens ne suffisent pas à rendre supportable. Certes, la production de Mark Tschanz – un DJ suisse établi à Los Angeles comme lui – est léchée comme une vitrine à Amsterdam. Mais voilà: avec des textes aussi profonds que «j’ai jeté l’encre amère de mes mémoires», il ne faut pas s’attendre à ce nouveau Gainsbourg ni à ce nouveau Bashung que d’aucuns ont décrit. Ne l’oublions pas: Carlos Leal n’est jamais aussi bon que dans les pubs pour la télé.

Par Christophe Dutoit

Carlos Leal, Reflections, Sony Music

Posté le par Eric dans Chanson romande, Musique Déposer votre commentaire

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