Double expo sur les paysages du PNR Gruyère Pays-d’Enhaut

Ce samedi, le Musée de Charmey vernit à la fois le résultat du concours du PNR sur le thème du tavillon et les images d’Olaf Otto Becker, prises lors de sa résidence d’artiste en 2011.
tavillon

par Christophe Dutoit

Il convient parfois de rappeler la distinction entre la photo d’un beau paysage et une belle photo de paysage… La septantaine d’images récoltées au travers du concours lancé cet été par le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut illustre parfaitement le premier énoncé. En effet, les dix-huit participants (dont deux professionnels) ont travaillé sur la thématique du tavillon avec l’envie d’en montrer les qualités esthétiques, de rendre justice à la beauté de ses textures grisées, de jouer avec ses motifs et les courbes de ses alignements. A ce titre, le résultat est très réussi.

A commencer par le premier prix attribué à Fabrice Buchs (Cerniat) qui révèle avec détails la borne du chalet de la Brâ, à Lessoc. «Cette image montre bien le travail du tavillon, se réjouit Patrick Rudaz, à la fois conservateur du musée et coordinateur du PNR. C’est un très bel objet classé, où l’on fabrique toujours des fromages d’alpage.»

Diversité des regards
Au deuxième rang, le Charmeysan Pascal Niquille a pris le chalet du Plan de Tissiniva dessus à l’instant précis où deux chamois tentent malicieusement de lui rendre visite, alors que les dernières neiges peinent à fondre. «Nous sommes très heureux de la diversité des images reçues, avoue Isabelle Daccord, responsable communication du Parc. On observe ainsi le tavillon dans toute sa déclinaison et cela montre à quel point il est inscrit dans notre présent.» Plusieurs photographes ont choisi des plans serrés, à l’image de Serge Pfister (Leysin), lauréat du quatrième prix avec un détail sur une coquille d’escargot accrochée à de vieux tavillons.

De son côté, Mélanie Scyboz (Les Avants) montre également la fin de vie de ses tuiles en bois, avec une image pyramidale de tavillons fusés, «proches du stade de leur retour à la nature», comme le souligne Isabelle Daccord.

Souvent en dégradé monochrome, Olaf Otto Becker livre sa vision de paysages menacés, qu’il rend envoûtants et doux comme des aquarelles, à l’image de sa vue de Balachaux, belle comme un Turner de grisaille.

Collaboratrice à La Gruyère, Régine Gapany décroche enfin le cinquième prix pour une image aux tons charbonneux tirée de sa série qui s’inscrit autant dans la tradition du noir et blanc classique que dans l’usage décalé et contemporain de son smartphone. C’est peut-être à ce niveau qu’intervient la notion préliminaire. Qu’importe le sujet, le regard du photographe (et sa technique) offre une nouvelle vision sur ces paysages somme toute très communs.olafootobeckermontreaux

Telle est également la force des tirages d’Olaf Otto Becker, qui sillonna le territoire du Parc lors de sa résidence d’artiste (La Gruyère du 26 mars 2011). Avec son appareil capable de restituer d’infimes détails, il s’est attardé sur des sous-bois verdoyants, des détails de roche et, surtout, des montagnes enrobées de nuages évanescents. Souvent en dégradé monochrome, il livre sa vision de paysages menacés, qu’il rend envoûtants et doux comme des aquarelles, à l’image de sa vue de Balachaux, belle comme un Turner de grisaille.

Charmey, Musée de Charmey, jusqu’au 1er février 2015. Vernissage ce samedi, dès 17 h 30.
Informations: www.musee-charmey.ch

 

 

Posté le par admin dans Exposition, Photographie Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire