Deux visions de l’apocalypse promise

Vendredi à Ebullition, Goodbye Ivan et Grégoire Quartier ont livré deux cris d’alarme sur la problématique des changements climatiques.

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par Christophe Dutoit

Bientôt un siècle après son ouverture, la salle du Lux demeure toujours un magnifique écrin pour la projection d’images. Vendredi soir, la centaine de spectateurs présents à Ebullition pour les premières mondiales de Clim8 et de Projet human nature en ont pris plein les yeux… et plein les oreilles.

Résident new-yorkais depuis bientôt trois ans, Arnaud Sponar – alias Goodbye Ivan – est revenu dans le fief de son adolescence pour jouer en direct la bande-son de Clim8, son documentaire expérimental tourné en collaboration avec une marionnettiste et deux vidéastes américains. D’abord au piano, puis à la guitare, il a souligné de ses ambiances éthérées la force des images, déclinées en quatre tableaux.

Un peu à la manière d’un Yann Tiersen versé dans l’underground, il a pris un soin tout particulier à faire dialoguer le violon de Sabrina Morand, omniprésente et très en verve, et la masse sonore de ses machines aux accents très organiques. Quant aux images, elles ont guidé le spectateur dans un voyage halluciné au pays de la peur et de l’apocalypse promise. De manière très subtile, les vidéastes ont alterné les vues chocs (un requin échoué, des coquillages moussant dans l’acide) et les vues hyperléchées (la fonte d’un glacier ou la combustion finale) pour un résultat visuel des plus efficaces.

Grégoire Quartier est parvenu à transformer Ebullition, le temps d’une heure, en un espace de création contemporaine que ne renieraient pas Berlin, Londres ou New York.

En première partie, le batteur bullois Grégoire Quartier a plongé le public dans un chaos sonore très organisé. Très cérébral et sans doute un peu hermétique, son Projet human nature a mêlé création spontanée avec des sons transmis par Skype, «applaudissements» contemporains de Steve Reich, magma multipiste de percussions enregistrées par boucles et improvisations bruitistes. Avec l’appui de Feldermelder et de deux autres musiciens, il est néanmoins parvenu à transformer Ebullition, le temps d’une heure, en un espace de création contemporaine que ne renieraient pas Berlin, Londres ou New York.

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