Interdit aux plus de 18 ans

Saoirse Ronan ( Melanie / Wanda) en 'THE HOST (La huÈsped)', basada en la obra de Stephenie Meyer Il y a le supplice de la goutte d’eau… ou Les âmes vagabondes. C’est selon, le résultat est le même. A intervalles réguliers, une goutte d’eau tombe sur le front d’un condamné maintenu immobile sur une planche. Jusqu’à la folie. Avec ce film, c’est pareil.

Des séquences lourdingues qui s’écrasent sur la rétine du spectateur pétrifié dans son fauteuil. Avec un peu de chance, jusqu’à la perte de conscience. Jusqu’à l’écœurement si l’estomac est un peu exigeant. Du niais 24 images par seconde. En trois mots comme en huitante-neuf: nul, zéro, bouffissure.

Et pourtant, ça titrait bien! Les âmes vagabondes… c’est joli, ça fleure bon la poésie. Le titre en anglais aurait mieux valu: The host (l’hôte), ça sonne nettement plus creux. On est beaucoup plus sûr de la marchandise.

Mais qu’est-ce que c’est que ce film? Après dix minutes, on est fixé: les deux héros ne pensent qu’à s’embrasser. Au revoir Victor Hugo, bonjour les ados. Non, parce qu’au début on nous expose l’invasion intersidérale, l’humanité en danger, les hommes et les femmes qui se font pirater le cerveau par des âmes comme des araignées fluorescentes… alors il y a mieux à faire que se bécoter. Pas pour Mélanie et Jared qui ne pensent qu’au pelotage et à la pelle. Ou alors à changer d’habits, tendance vintage de préférence avec tunique style fin du monde. Une poignée de résistants se planquent dans des grottes au milieu du désert et chaque séquence est une nouvelle gravure de mode.

De teen movie pur sucre, avec dialogues à l’Eau précieuse

Du teen movie pur sucre. Avec des dialogues à l’Eau précieuse. Quand un malotru menace Gaby, Mélanie s’écrie «débarrasse-t’en!». «Débarrasse-t’en»?… personne ne dit jamais ça! Le problème, c’est que le film parle comme un livre. Il semble se contenter de reprendre la prose fleurette de Stephenie Meyer (la romancière de Twilight). Du livre de plage sur grand écran, sans le soleil ni la mer pour se purifier.

Ça fait mal aux yeux et, surtout, ça casse les oreilles. A croire que les voix françaises n’avaient pas d’autre but. Quelque chose dans la prosodie qui s’éternise, une déclamation monotone et agaçante. Et une règle d’or bafouée: trop de voix off tue la voix off! A la fin, on n’en peut plus d’entendre cette Mélanie parler dans la tête de Gaby. A la fin, on se demande ce qui a pris au réalisateur Andrew Niccol d’embarquer dans ce train. Bienvenue à Gattaca, Lord of war ou même son dernier Time out ne l’obligeaient pas à voyager en wagon-citerne. Scénariste de The Truman show, il devrait pourtant reconnaître une alignée de pages blanches cousues de fil blanc.

Les âmes vagabondes, avec ses voitures chromées et ses protagonistes aux yeux bleu husky, tentent de jouer la carte grand spectacle. On nous parle d’humanité en péril et l’on s’attend à images de synthèse, cascades, Cruise, Willis et explosions. Non pas qu’un film d’anticipation «intimiste», ou même un film de catastrophe «intimiste», ne soit pas possible (Eva de Kike Maillo, El limpiador d’Adrian Saba – en compétition au dernier FIFF – ou, dans un autre genre, Signs de Night Shyamalan), mais il faut choisir son camp. Au final, ce n’est que Diane Kruger perdue au milieu d’adolescents et William Hurt dans le désert.

par Yann Guerchanik

Les âmes vagabondes, de Andrew Niccol, avec Diane Kruger, William Hurt et un boys band

Notre avis: nul

 

 

Posté le par Eric dans Cinéma, Critiques Déposer votre commentaire

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