Attendu, le film qui signe le retour du duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri s’avère décevant. L’idée originale – ramener dans la vraie vie différents personnages de contes – n’est pas si originale et le scénario est vide de sens. Derrière la caméra, Agnès Jaoui suit les tribulations de ses personnages avec la sobriété qui a fait son succès dans Le goût des autres et Comme une image, coécrits avec Bacri. Mais, si l’ex-couple du cinéma français a su, par le passé, dépeindre des personnages de paumés avec finesse et tendresse, la magie n’opère pas cette fois-ci. Le comble, pour un film qui se veut une fable.
Pourtant, dans Au bout du conte, tout n’est pas à jeter. Le personnage de Marianne (Agnès Jaoui) est exactement cette loufoque éternelle optimiste que tout le monde a dans son entourage, qui préconise un remède de grand-mère ou une démarche ésotérique pour soigner tous les maux. Quant à Agathe Bonitzer, elle incarne une Laura – sorte de Petit Chaperon rouge – d’une fragilité saisissante. Par effet de miroir, sa prestation enfonce encore plus celle de Benjamin Biolay, figé en grand méchant Maxime Wolf.
Quid de Jean-Pierre Bacri? Consacré dans le rôle de renfrogné qui a fait sa gloire depuis Un air de famille (déjà coécrits par les mêmes auteurs, mais réalisé par Cédric Klapisch en 1996), il n’a pas évolué depuis. Il râle tout le temps, n’aime personne, mais finit par aimer tout le monde. Alors qu’on aurait tant aimé le voir dans un rôle à contre-emploi. Hélas, même dans les contes, la fantaisie se faire rare.
Karine Allemann
Au bout du conte, d’Agnès Jaoui, avec Agnès Jaoui, Agathe Bonitzer, Jean-Pierre Bacri et Benjamin Biolay
Notre avis: ♥