Claude Nobs, dans l’œil, cette étincelle

 

claude_nobs134011Elles ne sont pas si nombreuses, les personnalités suisses dont la disparition crée une telle émotion. Depuis jeudi soir, artistes, politiciens, journalistes et quidams rendent hommage au fondateur du Montreux Jazz Festival. La palme revient au tweet du tennisman Stanislas Wawrinka: «RIP, Claude Nobs.» Merci Stan, c’était vraiment la peine.

Même ceux qui n’ont jamais mis les pieds à l’auditorium Stravinsky ont été touchés par ce décès. Car tous connaissaient ce sourire bonhomme, ce léger zézaiement qui accentuait un côté éternel enfant. Nul n’ignorait ses amitiés prestigieuses et son chalet-palace de Caux. Dans un pays qui aime la réussite modeste, Claude Nobs détonnait.

Au-delà de la programmation démente des soirées montreusiennes, au-delà de son entregent, il y avait dans ce respect qui entourait Claude Nobs l’admira-tion pour une trajectoire hors du commun. Pour cet homme parti de rien qui a créé et développé un festival devenu une référence mondiale. Pour ce fou de musique qui a su garder dans l’œil une étincelle qui ne trompe pas, celle du rêveur qui se donne les moyens de réaliser ses rêves.

Depuis cette triste nouvelle, les souvenirs se bousculent. Des concerts inoubliables, bien sûr, mais aussi celui-ci: un bar poisseux de Floride, il y a plus de vingt ans, et un jeune Américain qui engage la conversation. «Tu viens d’où? Switzerland! Ah! Le pays du Montreux Jazz Festival…» Nous n’avons parlé ni de montres, ni de fromage, mais de musique et de Claude Nobs.

par Eric Bulliard

 

Posté le par admin dans Hommage Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire